Cinégraphe: ON EST VIVANTS

mardi 30 juin 2015

ON EST VIVANTS

35ème séance avec débat

Last but not least.

ON EST VIVANTS

Fim documentaire franco-belge de Carmen Castillo. (2015 - 1h43)

CINE DEBAT

VENDREDI 26 JUIN

à 20h30

Un film peut-être pas idéal pour un avant-vacances, mais tout dépend du point de vue. On peut penser aussi que l'amnésie des problèmes du monde n'est pas non plus la meilleure des attitudes citoyennes.
En tout cas, ceux qui avaient choisi d'être là ont tenu à s'exprimer dans la meilleure tradition de Ciné Rencontres.
On a joué de la dialectique optimisme - pessimisme, qui est apparu au coeur du film, parmi d'autres oppositions dont on reparlera.
A chaque fois on citait un élément d'optimisme, comme l'effet Germinal, par exemple: c'est une défaite factuelle, mais elle a permis une prise de conscience et elle a créé des solidarités qui sauront germer dans les victoires futures. En même temps, comme dans le film, on ne peut pas s'empêcher d'ajouter, au bout de tant d'échecs: une petite victoire de temps en temps, ça ne ferait vraiment pas de mal!

Les femmes de Marseille sont peut-être les seules à échapper à ce syndrome. Avec elles, le militantisme est si constamment drôle qu'il trouve sa récompense immédiatement et permet de durer quasi-infiniment.

Bonne idée cinématographique, et pathétique en même temps: coupler l'histoire des combats du monde avec le combat individuel contre une maladie implacable. Là aussi on se bat, on connaît ses moments de découragement, mais à aucun moment il n'y a véritable abandon du champ de bataille.

Le marxisme et le protestantisme ont été assez vite dans les références, après le Victor Hugo du "Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent!"
Pour un complément, voir par exemple:

http://leblogjeancalvin.hautetfort.com/tag/marxisme

Autre opposition fertile: la nostalgie ou la seule considération de l'avenir. On a beau proclamer la seconde attitude, très vite le respect des grands anciens, ou de ses propres parents, revient au galop. A ce sujet un rapprochement a été fait avec le film précédent, Les Révoltés, beaucoup moins révoltés en fait, en tout cas beaucoup moins au pluriel. Beaucoup plus ambigus aussi: fallait-il admirer le combat des travailleurs en lutte, ou considérer qu'il s'agit là de vaine agitation? Le mystère plane encore...

EXEMPLES D' "AUTOGESTION" RELEVES DANS WIKIPEDIA
Communautés de vie, coopératives ouvrières et revendications métropolitaines (France, Italie, Amérique latine) :
1871 : la Commune de Paris a essayé d'expérimenter l'autogestion
1918-1921 : les anarchistes appuyés par la Makhnovtchina en Ukraine
1901 - La colonie libertaire d'Aiglemont (Ardennes)
1944-1947 : Usine Brun (St-Martin d'Hères, 38) Le Comité de Gestion de l'usine Brun par Jean-Yves Yvenat et Jean-Marc Cascales (Institut d'études politiques de Grenoble), Les Biscuits Brun 1915-1989 de Clément Bon (Direction du Patrimoine-Ville de Saint-Martin-d'Hères)
1955 : les coopératives de Mondragon au Pays basque
1964-1969 : la commune de Louviers
1973 :
Lip, ou comment des ouvriers de l'horlogerie bisontine occupent et remettent en marche leur usine

fondation de la première Coopérative Longo Maï
1974 : la Communauté de Jansiac (La Nef des Fous)
années 1970 : les Centres Sociaux autogérés italiens
1994 :
les « Municipalidades » issues de la révolte du Chiapas
le rachat de la dernière mine de charbon du Pays de Galles, Tower Colliery par ses salariés, en coopérative
à partir de 2001 : récupération d'usines, d'écoles, d'hôpitaux par des ouvriers en Argentine,
2001-2005 : ECObox, expérience parisienne de « jardins partagés »

Le Vierzonnais Edouard Vaillant, "la tête pensante de la Commune de Paris" cité en premier dans cette liste, est peut-être aussi le créateur du mot "autogestion" (jusqu'à preuve du contraire).