UNE BELLE FIN
Film anglais, italien de Uberto Pasolini avec Eddie Marsan. (2014-vostf-1h27)
VENDREDI 15 MAI 2015
20H30
SOIREE DEBAT
De quoi parle ce film ? De l’isolement social, bien
sûr, comme annoncé partout, mais aussi de mille autres choses, que le débat
nous a conduits à aborder.
La photo. Ambivalente, comme le cinéma. Fixe la vie, arrête
le temps, et en même temps révèle l’inanité de cette illusion, révèle au
contraire l’action inexorable de la mort à l’œuvre. Une autre façon de
concevoir le choc des photos.
La couleur locale anglaise. Et nous avons bénéficié à ce sujet de l’expertise irremplaçable de
John. Les lieux, les restaurants, la plage,… La nourriture (le poisson, le
thon, le colon, le saumon…). Les animaux (les chiens). Et les coutumes, bien
sûr. Le cimetière en pleine nature. L’anti-City.
Les symboles. La pomme, avec une épluchure en forme de point
d’interrogation.
Le titre. Premier ou second degré ? Une fois n’est pas
coutume, il me paraît plus riche de le prendre au premier degré.
L’ambivalence du personnage. Attire la sympathie, ou laisse
indifférent, par son insignifiance même. Le type de l’anti-héros. Un vrai
personnage de Nicolas Gogol. Le patronyme. : John May (Jean a
l’autorisation de… John peut … - Ou
pas).
L’importance de la fin. Pose autant de questions qu’elle en
résout. Le décollage vers le fantastique, consécration ou vanité. Mais on n’en
dira pas plus, il faut garder la surprise et la liberté d’interprétation de
ceux qui n’ont pas encore vu le film. C’est là qu’est le plan d’anthologie du
film.
L’incommunicabilité.
Les rails, les routes. Bizarrement, peu les murs.
La philosophie. Le stoïcisme en particulier. Stoïcien malgré
lui (naturel, naïf) ou stoïcien conscient. Drôle d’ataraxie (anecdote de John
sur cet élève qui se plaignait de souffrir d’ataraxie…).
La poésie. Quand les dialogues et les situations évoquent
des commentaires déjà écrits par des poètes. Ciel ! oublier les
morts ! Oh non, je ne suis point de ceux-là. (Hugo). Et quand je dis en
moi-même Où sont ceux que ton cœur aime ? Je regarde le gazon. (Lamartine)
Dites-moi où n’en quel pays Est Flora
la belle Romaine (Villon), Les morts, les pauvres morts, ont de grandes douleurs (Baudelaire),…
Un peu plus de la Pensée des morts de Lamartine :
Tous ceux enfin dont la vie
Un jour ou l'autre ravie,
Emporte une part de nous,
Murmurent sous la poussière :
Vous qui voyez la lumière,
Vous souvenez-vous de nous ?
Un jour ou l'autre ravie,
Emporte une part de nous,
Murmurent sous la poussière :
Vous qui voyez la lumière,
Vous souvenez-vous de nous ?
La chanson. J’t’inventerai une famille Rien qu’pour ton
enterrement. (Brel, Fernand), Six pieds sous terre Jojo tu n’es pas mort.
(Brel, Jojo), Il creusa lui-même sa tombe Et s’y étendit sans rien dire Pour ne
pas déranger les gens. (Brassens, Pauvre Martin).
Le cinéma. Le thé chez Ozou. La nourriture.
Les plans en écho avec/sans le personnage (l’homme à la
fenêtre). Les gros plans, l’immobilité (caméra fixe). L’introduction
progressive des couleurs après le gris initial.
Les références. Orson Welles. Citizen Kane. Enquête
sur un mort… Plongée de l’affiche, avec un sens contraire à celui de Welles
(paradoxal chez lui, puisque c’est une plongée qui grandit le personnage (avec
l’aide du contexte, bien sûr, les journaux aux pieds).
Cadres, personnages. Rapprochement avec un peintre. La période de la Grande Dépression voit le succès du réalisme. Edward Hopper illustre la solitude dans des paysages urbains. Peintre de la société américaine, il produit des images totalement reconstruites et intègre dans son œuvre les techniques de la photographie et du cinéma (cadrage, décor).
Rêve de thé chez Yasujiro Ozu
Ozu n'utilisa que deux cameramen au cours de sa carrière,
ce qui lui permit de créer une œuvre cohérente en contrôlant l'aspect visuel de
ses films. Le sens qu'avait Ozu de la composition demeura souverain tout au
long de sa carrière. "Chambres vides, paysages inhabités, objets ( roches,
arbres, bouteilles de bière, bouilloires à thé ), textures ( ombres sur une
cloison de papier shoji, grain du tatami ), tous jouent un rôle important dans
les films tardifs d'Ozu, et la simplicité étudiée du regard renvoie à une même
simplicité dans la composition."
Le relatif optimisme d'Ozu est impossible.
Dans Nuages flottants ( 1955 ) l'héroïne se bat contre le désespoir
d'une vie d'après-guerre minée par la pauvreté et obtient une forme de
reconnaissance seulement quand elle meurt.
Bien que le bonheur soit impossible, le contentement peut encore être atteint comme dans Au gré du courant où les femmes continuent de vivre comme elle l'ont toujours fait en espérant un futur heureux.
Bien que le bonheur soit impossible, le contentement peut encore être atteint comme dans Au gré du courant où les femmes continuent de vivre comme elle l'ont toujours fait en espérant un futur heureux.
Voyage à Tokyo de Yasujiro Ozu
Le réalisateur semble préférer le plan moyen fixe à tout autre, avec cette particularité que la caméra est généralement placée très bas, presque au niveau du sol (ce qu'on appelle parfois le "plan tatami", obtenu grâce à un pied de caméra qu'Ozu fit fabriquer spécialement). Les rares gros plans ou mouvements de caméra sont très subtils et, grâce à desplans de coupe très maîtrisés, donnent à la mise en scène d’Ozu une respiration unique, un sens incomparable de l’espace et de la présence humaine.
La répétition, la légère nuance, la scrutation d'infimes détails, la saisie de gestes rituels et la dilatation du temps, perçu comme une entité flottante, sont au cœur de son dispositif. Cinéaste du temps qui fuit et de l'évanescence, Ozu se veut le chroniqueur mélancolique d'un Japon en pleine mutation et d'un monde qui disparaît. Sur le tard, le réalisateur délaisse ostensiblement la dramatisation et cherche, par l’extrême sobriété et densité de la forme cinématographique, à atteindre l’essence même de ce qu’il filme. En cela, il est d’ailleurs fidèle à une longue tradition artistique japonaise.
Ainsi que le souligne Donald Richie, qui fut l'un des premiers critiques occidentaux à s'intéresser à l'art d'Ozu : « Son art cinématographique est formel, d'un formalisme comparable à celui de la poésie. (...) Ozu est proche des grands maîtres du sumi-e et du haïku. C'est à ces qualités spécifiques que se réfèrent les Japonais quand ils parlent d'Ozu comme "du plus japonais". »
Ainsi que le souligne Donald Richie, qui fut l'un des premiers critiques occidentaux à s'intéresser à l'art d'Ozu : « Son art cinématographique est formel, d'un formalisme comparable à celui de la poésie. (...) Ozu est proche des grands maîtres du sumi-e et du haïku. C'est à ces qualités spécifiques que se réfèrent les Japonais quand ils parlent d'Ozu comme "du plus japonais". »
1929 : La Vie d'une employé de bureau (会社員生活, Kaishain Seikatsu)
1952 : Le Goût du riz au thé vert (お茶漬の味, Ochazuke no aji)
1962 : Le Goût du saké (秋刀魚の味, Sanma no aji)
Merci au Berry républicain d’avoir relayé notre appel à témoignage:
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