jeudi 17 janvier 2019

PAUSE CRITIQUE JANVIER 2019

avec Francis de Laveleye
(producteur et maître de conférences à l’Université Libre de Bruxelles)












Colette
Les invisibles
Green Book
Edmond
Les chatouilles 





Photo : il est venu à Vierzon, avec son épouse, France Brel :

(Un grand merci pour nous avoir donné l'autorisation de diffuser ses critiques sur notre blog.)


Pour mémoire, l'ensemble de mes billets à cette @dresse :

 FdL

FILMS JANVIER


588
Colette de Wash Westmoreland
Un biopic sur Colette, dans un anglais raffiné, tant par la langue que par le style, c'est un peu comme boire un Bordeaux dans un verre de bière ; faut s'y habituer. Suite française (129) comme Les Jardins du Roi (156) e.a. nous avaient infligé déjà cette torture. Le film est élégant, un peu lent à démarrer car le début de l'âge adulte dans une vie de famille rurale et désargentée, peut donner lieu à de belles images et des moments d'une grande sérénité : le calme avant la tempête, et c'est lorsque Colette devient parisienne, femme d'un homme caricaturalement machiste, que les choses prennent de l'épaisseur. Et là, le rythme est bien soutenu, l'évolution bien montrée, même si le film n'avance que par les dialogues et les respirations des déplacements qui les entrecoupent : trains à vapeur, calèches, vues des quais de Paris, bref, une histoire structurée et qui, sans doute, est proche de celle de l'héroïne incarnée de façon ravissante par Keira Knightley qui, dans The Duchess, était souveraine. Jamais chapeaux ne furent portés avec un tel talent ! Elle était aussi de Imitation game (107) et ici elle crève à nouveau l'écran.
De très nombreuses scènes sont bien réussies, d'autres plus convenues. Le tout filmé avec les déplacements de caméra qui font " élégants ". Le peintre Caillebotte a inspiré le chef opérateur et un plan est même une citation : Les raboteurs de parquets. Un cinéma distingué donc, et un peu convenu, qui ne manque ni de charme, ni de piquant.
Il se regarde en réfléchissant à l'un des sujets évoqués sans lourdeur, mais avec délicatesse et précisions : celui de la bisexualité à une époque où la fureur masculine se déchainait sans limite contre cette dépossession inacceptables pour ces mâles possessifs. Il y a aussi un subtile intérêt pour la thématique traitée il y a peu dans The Wife (563), celle de l'épouse qui écrit dans l'ombre pour que rejaillisse sur l'époux la gloire des textes célébrés par tous. 
Le réalisateur, avec son compagnon décédé depuis, avait brillé dans Still Alice (118). 
Ici le travail de reconstitution des lieux d'époque, l'utilisation d'une caméra mobile pour " balayer " les espaces de bals mondains, le soin mis à créer une élégance en toute chose, cela fini un peu par faire " exercice de style " mais quel style ! Il y a beaucoup de belles choses à apprécier, et le charme opère souvent, pour des motifs différents, complémentaires. Colette vaut qu'on s'y colle. 


589
Peterloo de Mike Leigh
Vaste fresque historique et sociale, les débuts de la lutte du prolétariat anglais avant le milieu du XIXe à Manchester.
Nous découvrons l'un des personnages au début du film, l'après-midi du 18 juin 1815 à Waterloo ; nous le quitterons lors de ses funérailles, sorte d'incarnation de celui qui a survécu à l’ennemi et qui a succombé, sous les coups de ses compatriotes, sur le terrain de St. Peter's Field à Manchester, le 18 août 1819 où s'étaient rassemblés, un jour de grève, les ouvriers des filatures et des femmes, suffragettes avant l'heure, réclamant leurs droits élémentaires (celui du vote) et leur représentation à la Chambre.
Le titre Peterloo est le nom qui a été retenu pour désigner cet événement mythique, et bien réel, comme la révolte du Potemkine, le Serment du jeu de paume, le 1er mai à Fourmies, parmi d'autres ayant jalonné l'histoire sociale. Peterloo est la " troncation " de Peter et Waterloo, un amalgame sémantique utilisant le sens de deux mots, réuni en un, un mot " valise " ou, comme disent les anglais, a portmanteau word.
Le film est une superbe reconstitution d'époque, le prolétariat peut-être un peu caricatural, leurs décors intérieurs surtout, éclairés à la chandelle et à la lampe à huile. Caricaturale aussi, la noblesse anglaise, avec quelques spécimens remarquablement interprétés par des acteurs âgés et irrésistibles. L'histoire se suit avec précision car elle est exposée un peu trop en détail, avec des scènes de dialogues, de discours, qui n'en finissent pas. L'action occupe relativement peu de temps dans ce long film de 154 minutes, si l'on excepte le meeting final, sorte de bravoure cinématographique pleine de panache. Il y a des ambiances du monde industriel, des intérieurs d'usines, qui sont de belles réussites visuelles.
Le réalisateur est " un poids lourds " du théâtre (d'où, sans doute, ce casting si riche) et du cinéma, pour e.a. Another year et Mr. Turner, que déjà, j'avais trouvé un peu bavard, lent. Mike Leigh est très " marqué " cinéma social, proche de Ken Loach par exemple. Le personnage du film, leader de la protestation, Henry Hunt, est un riche fermier, engagé auprès du peuple et du prolétariat, des femmes aussi, pour lesquelles il réclama le droit de vote ; en vain. Hélas, le personnage dans le film est un peu caricaturé, sans nuance.
Ce film est digne du plus grand intérêt, même si la narration n'est pas tout à fait maîtrisée. L'histoire est impressionnante et l'on y aperçoit un prince de Galles qui n'est pas flatté. Les enjeux politiques et sociaux résonnent encore aujourd'hui, partout où se réunit une population qui se sent exclue et exploitée ; avec ou sans gilet jaune.


590
Ben is Back de Peter Hedges
Le spectateur est propulsé, dès les deux premières séquences, comme un funambule inexpérimenté sur un câble très tendu au dessus d'un insondable vide, en sachant qu'il doit avancer et qu'il tombera certainement, mais sans savoir quand, ni de quel côté. Et l'on sort épuisé de ce film exceptionnel. Il nous montre le retour du fils aîné dans une famille recomposée, avec sa sœur, très traumatisée par son frère, avec deux charmants gosses métisses, le second mari étant afro-américain.
C'est évidemment la mère qui retient toute l'attention car elle fait tout (et ce n'est pas une exagération) pour accueillir son fils dans des conditions et un contexte que vous découvrirez durant ces deux journées que dure ce film.
Le scénario est absolument exemplaire de ce qui se fait de mieux : taillé comme un diamant. Dans un style ou la litote est maniée avec une subtilité, un tact et une efficacité  qui ne laissera personne indifférent. D'autant que l'enjeu du film n'est pas d'une grande futilité. Julia Roberts est au sommet de son art et elle assume se rôle de bourgeoise sans relief, pas franchement moche, mais quelconque, issue d'une middle class très banale. Le fils du réalisateur, qui joue le fils, a été remarqué déjà dans Manchester By the sea (352). 
Tout le film est écrit comme des notes prises à la hâte, certes pas comme un reportage, car les choses sont extrêmement bien mise en place, la construction du récit est d'une maîtrise admirable et l'on quitte la salle sans savoir.
Car c'est l'incertitude même de la vie qui est montrée ici, dans un contexte d'une modernité pathétique telle que décrite déjà, mais sur un autre ton, dans Beautiful Boy (564). Les spécialistes des questions d'addiction ne manqueront pas de rapprocher les deux films et d'en mesurer les qualités communes et les différences.
La mise en image est audacieuse qui est faite au format cinémascope, donc très large, mais avec peu de profondeur de champs. Cela donne une précision sur les visages qui est nécessaire pour un tel sujet où tout se lit par les expressions si riches et si complexes des protagonistes. La musique allie subtilement ce qui est thématique, illustratif et ce qui est essentiellement joué pour nouer les tripes. Le retour de Ben n'est pas sans peine. Mais il faut y prendre part pour avancer dans les réflexions que la drogues impose à nos sociétés.


591
Les Invisibles de  Louis-Julien Petit
Allez les voir. Ce sont des femmes sans domicile fixe, les laissées pour compte au cœur même de nos villes, des femmes infiniment proches et que l'on ne voit jamais dans leur lutte quotidienne pour leur hygiène, leur alimentation, leur travail, leur survie et leur dignité. Ce film est à la limite du reportage et de la fiction. Et il nous fait découvrir le sort de nombre de ces femmes aux parcours, aux tempéraments, très différents, mais toujours aux quotidiens des plus funestes. 
Et d'autres femmes luttent inlassablement à leur côté pour essayer de leur donner les moyens les plus élémentaires de mener une vie digne : se laver, laver son linge, renouer avec l’environnement social et économique, essayer de trouver simplement où dormir sans risque.
Le film nous fait découvrir le quotidien de ces personnes et c'est plus fascinant qu'une fiction, plus émouvant qu'un récit de guerre, plus stressant qu'un thriller. A chaque instant le destin, la vie même de ces personnes, risque de basculer vers le naufrage définitif. Et c'est à quelques volontés déterminées, dans un contexte aux paradoxes bien soulignés, que l'on doit ce sentiment terrible d'impuissance personnelle face au " sansabrisme " face à la misère quotidienne de nos semblables les plus proches qui connaissent un sort que les migrants les plus éprouvés ne voudraient pas partager.
Le film est construit de façon subtile. Il nous fait découvrir le quotidien de ces femmes dont certaines deviendront - malgré elles ? - les vedettes, parce que les plus emblématiques de la diversité de ces destins. Les images sont d'un réalisme simple, le style fait penser à un reportage, les séquences très différentes respectent la dignité de chacune, Mais jamais le film ne cède aux effets de la mise en scène, pour accentuer ou édulcorer le quotidien ; il semble montrer les choses au travers du seul prisme de la réalité. C'est remarquable, car c'est un film qui a été tourné comme une fiction, avec quelques actrices qui s'intègrent dans ce monde du chacun pour soi, où elles font tout pour toutes.
Le réalisateur en est à son troisième film, tous inspirés par la réalité sociale la plus paradoxale dans nos pays riches où la pauvreté reste centrale et mal gérée. Un reportage, et le livre qui en a été fait, l'ont inspiré et le travail ensuite d'enquête, permettant de communiquer la réalité, a nécessité des mois d’immersion dans ce quotidien caché et si proche.
La présence de comédiennes ne se remarque guère, elles assument des fonctions qui nécessitent une maîtrise du discours, une capacité à construire des personnages aux évolutions relevant plus de la narration que du simple constat. C'est très réussi. Et ce qui frappe très positivement, c'est l'ambiance de gaité, l'humour qui sont la toile de fond du film : une comédie, hé oui, là où tout est tragique.
C'est un tour de force stylistique remarquable qui rend le film mémorable au delà de sa vocation de constat navrant.
Et si vous, vous vous posez la question de savoir " comment faire pour que cela cesse ", aller voir ce qui se fait par exemple ici : http://www.solidarite-logement.be/presentation.html


592
Styx de Wolfgang Fischer
Le titre n'annonce pas le paradis. Mais le film est exceptionnel. Par l'idée même de l'histoire, par les circonstances de son déroulement, par les enjeux philosophiques qui sous-tendent le propos.
Nous faisons la connaissance, presque incidemment, d'une femme médecin urgentiste au travail, suite à un accident de circulation. Puis nous allons " vivre " avec elle sur le voilier de 12 mètres qu'elle mène en solitaire vers l'Atlantique Sud. Vers des vacances, pensait-elle.
Une navigateur solitaire, cela évite les longs dialogues ! Tout va bien jusqu'à ce qu'une tempête marque une sorte de " passage " dans son périple qui change totalement d'objet. A découvrir à l'écran.
Mais l'intérêt de ce sujet admirablement traité, car pratiquement un pari techniquement impossible, c'est qu'il interroge cette femme médecin dans sa raison d'être elle-même. La voilà confrontée à l'inverse de ce à quoi elle a été préparée et la fin du film " ouverte ", je veux dire sans fin anecdotique, laisse le spectateur plongé dans un mélange d'indignation et de stupeur, un profond sentiment d'impuissance et cependant une urgence à trouver des solutions à ce que nous venons de vivre au plus près.
Techniquement, ce film est saisissant : filmer dans un endroit aussi peu propice qu'un voilier en pleine mer, la nuit, sous des paquets de mer et un déluge, aligner des navires pour qu'ils soient dans l'axe de la caméra, tout cela relève d'une très grande maîtrise et il est vrai qu'après une heure trente passée " en tête-à-tête " le générique dévoile l'immense quantité de personnel qui a été nécessaire pour réussir ce véritable défi : servir parfaitement un sujet très audacieux.
Le film nous laisse avec cette interrogation importante de savoir s'il est moral de refuser d'obéir, s'il l'on peut, seul, s'ériger en juge de ce qui est bon, de ce que l'on peut ou doit faire, et surtout comment mesurer la limite de ses capacités, de ses moyens.
Ce récit ouvre de graves question sans, bien entendu, y apporter des réponses toutes faites.


593
Green Book de Peter Farrelly
Un film que tout le monde aimera voir et aimera. Le titre est celui d'un guide pour voyageur noir dans une Amérique encore sous le régime de ségrégation The Negro Motorist Green-Book. Et des circonstances amusantes amènent un blanc à être le chauffeur d'un musicien pianiste de génie, pour sa tournée dans le Sud. Il est noir et très sophistiqué. Son chauffeur est issu de la mouvance italo-américaine très populaire. Ne ratez pas ce voyage, il est plein de surprises.
La structure du film est linéaire, et comme un immense sandwich, l'on devrait dire un hamburger géant, les couches se succèdent de musique, de dialogues, de déplacements sur les routes américaines infinies, longées de poteaux télégraphiques. D'étapes en étapes, nous découvrons ce qu'était cette époque de transition (1962) où les noirs ne pouvaient faire usage des mêmes toilettes que les blancs, où il leur étaient interdit de prendre des repas là où étaient réunis des blancs. La musique scande magnifiquement le film, diégétique et extradiégétique (vous connaissez maintenant ce vocabulaire chic) mais surtout c'est le couple d'acteurs superbes qui retient l'attention tout au long de ces deux courtes heures. Il se dit que l'histoire est vraie, que les personnages ont existé. J'en suis ravi, mais cela n'ajoute ni ne retranche rien au plaisir de découvrir ce road movie, mâtiné de buddy movie. Le réalisateur a codirigé une douzaine de films que je ne connais pas. Ici, il maîtrise parfaitement le scénario, le rythme du montage, la direction d'acteur et, sans affirmer un style novateur, il déploie une histoire intéressante, amusante et remarquablement menée.
Viggo Mortensen interprète magistralement un personnage, le père du scénariste : Nick Vallelonga.
Un spectacle de virtuoses.

594
The Mule de Clint Easwood
Le mulet est un animal qui transporte de lourdes charges. Par métonymie, le terme est employé pour désigner les transporteurs de drogues. Ce qui n'est pas une activité d'enfant de cœur.
Un grand père, ruiné, va faire une douzaine de ces transports, histoire de se " refaire ".
Après Green Book (593), vous aurez vu tous les angles de prise de vue, toutes les positions de caméra possibles et imaginables lorsqu'il s'agit de filmer une voiture qui roule, ses occupants, ce qui s'y passe.
Bien entendu la vie d'un mulet est totalement dépourvue d'intérêt. Mais ici, le scénario est tellement bien construit que le spectateur, même dédaigneux de ce genre de films, prend du plaisir à suivre le déroulement très bien structuré d'une vie de famille avec toutes ses complexités, d'un travail de chauffeur au service de la mafia et, divine surprise, de flics spécialisés qui apparaissent dans le cours du film au meilleur moment pour faire monter la température.
Bref un divertissement de très grande qualité, avec des musiques très contrastées, amusantes. Et un acteur, réalisateur qui semble coulé dans le bronze de l'éternité.

595
L'ordre des médecins de David Roux 
Ce n'est pas l'ordre des choses ; c'est la vie, l'amour, la mort.Ceux que les hôpitaux font fuir devraient s'immerger dans ce film pour mesurer toute l'humanité qui, dans ce lieu, certes, peu engageant, permet à chacun de survivre dans une ambiance où l'espoir et la mort, où l'autorité et l'apprentissage, où les émotions, se mêlent constamment et de façon très complexe. Il ne m'est pas possible de dire si " c'est exactement comme cela " mais il me semble que ce que le film nous fait partager doit être très proche de la réalité. La construction du scénario, prévisible sans doute, est cependant d'une grande richesse et la délicatesse des scènes de vie, d'empathie, de chagrin et d'angoisse, constitue un patchwork du quotidien des médecins et de celui des malades. Les scènes sont bien dialoguées, les cas sont expliqués avec juste ce qu'il faut de technicité pour en comprendre les enjeux. Ne ratez pas le " grand tour " de la cheffe de service, et son tête-à-tête avec Jérémie Rénier. Rénier m'a paru excellent dans ce film, d'une convaincante intériorité, d'une précision dans son jeu, souvent fait de réactions plus que de paroles. Marthe Keller est une maman juive charmante, pleine de tendresse et son déclin ne peut laisser insensible. Zita Hanro, jeune interne, est définitivement une superbe comédienne. Comme elle le fut e.a. dans Carnivores (504) avec Jérémie Rénier déjà. Le réalisateur fait un travail de découpage, de mise en place de caméra, d'une grande richesse classique. Les scènes sont très construites, les points de vue un peu académiques peut-être, mais l'on ne s'ennuie pas, c'est très varié. Et une excellente idée est de faire, sans cesse, se déplacer les protagonistes le long de couloirs continuellement arpentés dans de grands mouvements de tabliers blancs. Sauf pendant la " coupure " que Rénier s'accorde et il est alors vêtu de noir. Simple, facile peut-être, mais tellement juste. La musique est un peu " trop ", trop envahissante, trop tautologique, trop grandiloquente à mon estime. Un film qui est très valorisant à découvrir.
Ce qui l'est moins, c'est la présence plus que discrète, presque honteuse, en petites lettres dans le générique, du tax shelter. Qu'est-ce que l'argent belge vient faire dans un tel sujet ? Payer Rénier ? C'est encore une fois se payer notre tête.




581
Les filles du Soleil de Eva Husson 
La question qui se pose est de savoir si les femmes, les mères, font la guerre, se battent l'arme au poing, différemment, pour d'autre motifs, pour défendre d'autres valeurs ?
Question centrale et tellement d'actualité, que ce film me semble être un événement, d'autant plus rare que le sujet n'est pas rabâché, et est, ici, admirablement construit et ... défendu.
Au Kurdistan, des femmes luttes contre Daesh.
Voilà l'affaire. Elle est suivie par une femme reporter, qui porte un bandeau noir pour masquer son œil perdu (lors d'un combat dont elle était témoin comme journaliste de guerre). Peut-on exprimer de façon plus claire, par une métaphore aussi littérale, que l'on ne voit jamais toute la réalité. Emmanuelle Berco incarne cette journaliste ; elle avait déjà ébloui dans Mon Roi (177) et ici, elle est la " médiatrice " parfaite entre la réalité de terrain et le regard occidental. Borgne, nous le savons.
Le spectacle, au quotidien, de ces femmes en lutte, leur histoire, sont, à proprement parler, bouleversants. Ils se déroulent dans un " pays " délabré au-delà de l'imaginable et cela est admirablement montré. Sans aucun voyeurisme, mais avec un sens remarquable des tensions qui renaissent à chaque moment de l'histoire. La musique joue, à cet égard, un rôle à la fois central et remarquablement riche dans ce film ; voyez-le avec vos oreilles.
Ce qui m'a paru une subtile réussite, c'est la structure de la narration. Vous la découvrirez avec beaucoup d'intérêt, car l'usage du, des flashback, me semble contribuer de façon admirable à la compréhension, mais surtout à la perception de la détermination de ces femmes combattantes. Une superbe réussite en terme de construction scénaristique, de montage.
Le film d'action, car c'en est un aussi, est servi par quelques rôles, quelques silhouettes, bien campées. Mais il me paraît que c'est l'ambiance générale, si remarquablement restituée, d'une guerre invisible, qui a été rendue accessible pour que l'on puisse témoigner que l'enfer existe. Dans l'indifférence de tous.
L'actrice, iranienne d'origine, Golshifteh Farahani, est saisissante et son personnage s'impose dans toute sa complexité : mère, intellectuelle, combattante de première ligne, déterminée. Elle donne littéralement " corps " au film, et au-delà, à toutes ces femmes qui ont vécu l’indicible.
Nous connaissions la réalisatrice pour son précédent film Bang Gang (210) qui se déroulait, lui, en France avec des familles. Le changement, avec ce film-ci, est radical mais le résultat aussi admirable.
Elle s'est emparée ici d'un conflit particulièrement difficile à déchiffrer, celui dans lequel les yézidis connaissent un sort on ne peut plus funeste. Certaines séquences du film en donnent un très vague aperçu au regard de l'histoire millénaire de ces gens caractérisés par leurs croyances religieuses autant que par leur origine géographique.
Mais il ne vous échappera pas que le film est sous-tendu aussi par une attitude militante féministe aux multiples aspects, enracinée dans le machisme cinématographique d'abord (qui, peut-être, a accentué le mauvais accueil de ce film admirable) mais aussi la femme dans la guerre. Et les récits qui en sont faits. Ne ratez pas l'occasion de voir et méditer des choses invisibles et incroyables. Vous aurez aussi une agréable pensée pour le tax shelter lorsqu'il est employé, comme ici, d'une façon qui l'honore, car, au-delà des retombées techniques " belges ", il sert un art au service de gens qui ne pourraient y recourir, car laissés à l'écart de cette forme d'expression.

582
Becoming Astrid de Pernille Fischer Christensen
Un enchantement, de raffinement, d'émotion, d'originalité et de maîtrise.
Nous sommes en Suède, au début du siècle dernier et l'histoire est celle d'une femme, encore très jeune, qui va être soumise à des épreuves sociales, morales, d'une incroyable violence, tout cela " sur le souffle ", comme il convient, lorsque la réputation d'une famille, d'un clan, est à préserver.
La comédienne assume le poids immense de ce rôle, avec une fraîcheur magnifique et un talent éblouissant. Car le rôle est écrasant et se déploie sur plusieurs années. Le père, comme la mère, sont admirablement campés et leurs personnages sont, eux aussi, d'une immense difficulté.
Tout cela se déroule dans un environnement superbe, rural, où les saisons sont bien marquées qui cadencent, à leur rythme lent, l'évolution du début de cette vie, celle de Astrid Lindgren, une célèbre auteure pour enfants, de nationalité suédoise. J'avoue ma totale ignorance de son œuvre, sauf le Fifi Brindacier qui est resté dans toutes les mémoires.
Ce qui me paraît passionnant, c'est le choix, par les scénaristes, de la période de vie exposée : entre le moment où Astrid arrive à la posture d'une jeune femme désirable, jusqu'à ce qu'elle puisse assumer son destin et son talent d'écrivaine, dont le film ne révèle, à vrai dire, pas grand-chose.
Donc un biopic qui ne vaut que par l'observation intime d'un moment de vie, peu ordinaire. Et bouleversant.
La beauté de chaque image, des décors, des accessoires, une vue même d'un bateau à vapeur, tout cela contribue à la fascinante élégance du film. Un détail technique que vous apprécierez, c'est l'usage très général des focales un peu longues qui accentuent la magnifique beauté des plans-portrait, des moments d'intimité où la complexion, les regards, les coiffures, ajoutent à la délicatesse de ce que l'on voit. Le récit est très bien mené, avec un sens des durées, des enchaînements, comme des ellipses, qui donnent au film ce mélange de fluidité et de fermeté de la structure qui laissent le spectateur suspendu pour connaître la suite.
Un film à ne pas manquer car il ne semble pas avoir été encore assez mis en lumière, et son affiche ne donne aucun des signes qui pourraient attirer un large public que la musique, e.a. charmera aussi. Le piano, le violoncelle, tantôt seul, tantôt ensemble, parfois avec orchestre, expriment parfaitement les états d'âme de cette femme mise à l'épreuve de sa propre émancipation. 


583
Wildelife de Paul Dano
Nous voilà dans le Montana, au début des années 60. Nous y faisons connaissance avec un couple, sympathique, charmant, très middle class,  bien comme il faut, avec un fils adolescent tellement modèle que vous l'adopteriez tout de suite.
Et toute l'astuce du scénario consiste à prendre le point de vue de cet adolescent pour suivre, durant une période assez longue, l'évolution complexe du couple de ses parents.
Tout cela se passe dans un environnement que la photographie, le style si joliment reconstitué, mais la désolation territoriale aussi, rendent très intéressant.
Il n'y a pas d'événements spectaculaires, pas de retournements imprévisibles, tout se déroule de façon " ordinaire " et très subtilement montrée.
Jake Gyllenhaal est remarquable d'intériorité. Il avait déjà été brillant dans Jarhead et Brokeback Montain. Trois films encore avec cet acteur remarquable d'intériorité : Incendies, Everest (161) et Demolition (247). Son épouse, dans le film, Carey Mulligan, a commencé aussi sa carrière très jeune et elle avait marqué e.a. dans Les Suffragettes (179). Ici elle est particulièrement convaincante dans ce rôle tout en nuances, mais aux variations très contrastées. Un cinéma très travaillé dans l'écriture du scénario, qui attache par la subtilité de ce qui est conté, montré et ressenti tout au long du récit.
Une chose que je ne comprends pas, c'est l'affiche qui ne donne aucune envie de quoi que ce soit.

584
The Favourite de Yórgos Lánthimos
Il restera un de mes films favori ! C'est grandiose.
Le réalisateur avait déjà été très remarqué dans The Lobster (208) et The Killing of a Sacred Deer (447), deux films exceptionnels par leurs traitements et leurs sujets, hors des chemins battus. Mais ici, The Favourite porte un sujet très puissant, immergé dans l'Histoire.
Et quelle histoire ! Celle d’Anne, la seconde fille de Jacques II d'Angleterre, catholique, exilé en France. Anne régna à partir de 1702, après son beau-frère hollandais, époux de Marie II, la fille aînée. Nous sommes au début du XVIIIe siècle, pendant la Guerre de Succession d'Espagne. En face, en France donc, Louis XIV va mourir, puis c'est la Régence. 
Heureusement l'extrême complexité de cette période politique, durant laquelle une coalition anti française vise à anéantir les Bourbons, ne doit pas être connue pour comprendre que le Duc de Marlborough (John Churchill) en est le personnage central ; on le verra à peine à l'écran. (Pour rappel, il est l'inspirateur de cette comptine Malbrough s'en va-t-en guerre). Dans le film, c'est son épouse qui aura l'un des 3 principaux rôles. Avec sa rivale, et bien entendu, la reine Anne. Les trois garces. 
Sarah Churchill est interprétée de façon brillantissime par Rachel Weisz (Yought - 162 -  The Lobstster - 208 -  The Light Between Oceans -326 - et je l'ai trouvée souveraine dans Disobedience - 519 -) le personnage va se faire, petit à petit, évincer mais ne reculera devant rien pour maintenir son empire sur la reine. Elles étaient l'une et l'autre d'obédience politique opposées. La rivale est Abigail Masham, une parente de Sarah, incarnée par Emma Stone.(La la land - 354 -). 
Un combat d'égos gigantesques et au féminin, se déroule durant le film, de brillante façon.
D'autant que la troisième personnalité est la reine, dernière Stuart, véritable musée vivant des pathologies médicales. Ce rôle, tenu par Olivia Colman, vient de lui valoir le Golden Globe de la Meilleure actrice dans une comédie. Elle fut l'une des interprètes de The Lobster, à croire que le réalisateur teste ses comédiennes avant de leur confier un rôle absolument exceptionnel, magistral.
Entre ces trois femmes nous assisterons à une lutte de pouvoir, faite d’entregents et d'entrejambes, absolument fastueuse.
A souligner, les moyens techniques peu ordinaires mis en œuvre pour la mise en scène. Que l'on ne filme jamais avec de la lumière du plein soleil, même en extérieur, c'est normal pour un pays qui est réputé pour son climat. Cela donne au film une ambiance très plombée qui convient admirablement aux scènes dans la forêt, dans le parc et les jardins. Mais en intérieur, l'impression est que la lumière ne vient que des sources qu'on y voit : feux ouverts, bougies, torches, braséros, et la journée, la lumière extérieure qui crée des contre-jours splendides, profonds, qui évoquent Franz Hals, Rembrandt et le siècle d'or de la peinture hollandaise. Le tout dans un camaïeux de bruns, de vieux roses, de draps et de tentures déclinant les tons tabacs, avec peu de couleurs.
L'immense prouesse du film est l'usage exclusif de focales extrêmement courtes. Ce sont des objectifs de prise de vue qui captent un très large champ, le plus souvent ici, du parquet aux plafonds. Et quels plafond ! Des volutes gothiques en palmier, des caissons en couleurs. Mais ce qui est vertigineux, c'est que la caméra est en perpétuel mouvement, ce qui dévoile les lieux de façon saisissante, accompagnant les déplacements dans des salles immenses, le long de couloirs qui symbolisent si bien l'éloignement entre le pouvoir et ceux qui le servent. Et, en outre, de nombreux avant-plans, des détails, sont montrés, des visages filmés de près. Avec une profondeur de champ totale, qui ne laisse aucun flou : tout est montré, crûment, cruellement. C'est du tout grand cinéma. L'image de fin vous en donnera la quintessence. Le chatoiement du spectacle n'empêche pas les moments d'intimité, parfois bouleversants (l'évocation du drame de cette reine), ou hilarants, avec une crudité de vocabulaire et parfois de gestes, ce qui donne, de la cuisine à la chambre de la reine, de la salle du conseil aux chambres de bonnes, une unité de traitement qui rend le spectacle merveilleusement beau, et je ne vous fais pas le couplet sur les costumes et les accessoires.
Il y a, en plus, une audace à filmer la reine, les cheveux gras et défaits, le visage maculé par sa voracité alimentaire ou congestionné par sa férocité langagière.
Si vous n'allez pas vous régaler de ce film, vous ne serez plus de mes favoris.

585
Premières vacances de Patrick Cassir
Et les dernières ! Comment peut-on encore produire des films de ce niveau ? C'est absolument catastrophique, mais la salle était comble et souvent très joyeuse, alors  que tout est consternant. Des femmes et des hommes se rencontrent via Tender, un site spécialisé, et c'est parti pour les conversations débiles, les parties de jambes en l'air et une petite virée, façon vacances en amoureux. Le film suit l'aventure lamentable de deux personnes qui essayent de trouver un peu de sel pour relever la fadeur de leurs existences.
Attention, il y a des intentions ! On prétend ne pas faire n'importe quoi, mais observer comment un couple qui n'a rien en commun doit s'ajuster pour supporter les petites choses de la vie commune, en voyage. Je vous laisse deviner le niveau du caniveau.
C'est abominable de vulgarité, de bêtise potache, de sexualité de jeunes chiens, rien ne sauve cette bouse, sauf le bonheur grivois et grassouillet qu'il suscite chez des lobotomisés.
Au moins ce film prouve que les mauvais acteurs, moches, peuvent aussi trouver du travail. Sans doute parce qu'ils confortent, dans le public qui les apprécie, le sentiment que chacun pourrait être une vedette. Du genre Cyril Hanouna. C'est un ami qui m'a soufflé cette idée, parce que je ne le regarde jamais. Vivement la rentrée.


586
Edmond de Alexis Michalik
Le tout beau spectacle des familles, fastueux, à la française. L'idée du scénario est amusante qui met un jeune auteur, sans notoriété, au défi de remplir une salle de théâtre avec un spectacle encore à écrire. Le cheminement est un peu démonstratif, il y a certaines scènes tirées en longueur. Alors il faut se distraire en appréciant décors, costumes et accessoires.
Le gros handicap de ce film est la distribution et le jeu des acteurs, certes dirigés dans une direction précise, mais horripilante. De la part d’Olivier Gourmet, cela n'étonne pas. Mais tous les autres s'y mettent. Nous sommes à la limite parfois de la pantomime. Mais je dois à la vérité de dire que Gourmet, en Cyrano, s'impose de façon magistrale. Edmond hélas, me semble être le " bellâtre " qu'il stigmatise dans sa pièce.
Le film fait aussi songer au processus de la création ; qu'est-ce qui nourrit un auteur...
Le réalisateur du film n'est pas un débutant, même si c'est son premier long métrage. Il est pétri dans le théâtre, qu'il joue, adapte, s'attaquant aux plus grands classiques. Edmond a été d'abord une pièce de théâtre de et mise en scène par Michalik. Le " passage à l'écran " est certainement une réussite en termes de fastes, de sens de l'image, du mouvement. Il y a une immense bonne volonté de bien faire, des dialogues amusants, des images, des moments touchants. Mais cela sent trop la fausse moustache, le décors reconstitué, même à Prague où le film a été tourné.
Avec de l'argent belge, celui du tax shelter naturellement. A part l'équipe de post production de Umedia, et bien entendu le cachet de Gourmet, qu'est-ce que la Belgique allait donc faire dans cette galère ? Sans doute donner un sens nouveau à cette réplique " A la fin de l'envoi, je touche ".

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Les Chatouilles de Andréa Bescond et Eric Métayer
Ça grattouille, ça bouleverse, d'une façon absolument extraordinaire. Je veux dire que rares, très rares, sont les films d'une telle qualité, qui s'emparent d'un sujet aussi terrible - la pédophilie - le traite de façon magistrale et parfaitement réussie. D'abord il faut souligner le tact absolu de la réalisation qui évite aux spectateurs l'épouvante des images qui sont la réalité du drame. Je pense même que les deux scènes qui permettent de crédibiliser la délinquance criminelle ont été tournées sans la jeune actrice. Elle faisait ses " contre-champs " sans que le comportement de " l'ami de la famille " ne lui soit imposé.
Il faut d'abord dire que la distribution est parfaite, mais que, surtout, les rôles féminins sont portés au pinacle de ce qu'il est possible de faire pour des interprètes. La petite, jeune, est absolument souveraine, avec un regard inoubliable. Jeune adulte, c'est la réalisatrice qui assume le rôle autobiographique que, déjà, elle avait incarné avec un immense succès, au théâtre. Sous la direction du co-réalisateur, homme de théâtre, de télévision et, de nombreuses fois, acteur au cinéma. Le résultat de cette " alchimie " est totalement convaincant et perce l'âme, sans doute même des plus blasés.
Karine Viard n'a jamais été aussi magnifique, exceptionnelle, dans un rôle qui est d'une complexité extrême. Les scènes d'explications avec sa fille adulte resteront des moments d’anthologie. Il faut mentionner aussi Pierre Deladonchamps qui assume admirablement le rôle terrible de l'infâme absolu, avec un talent, une finesse de jeu, un charme, qui font de lui le démon parfait, à la gueule d'ange. Il faudrait mentionner chaque acteur, chaque actrice, la psychanalyste, la sœur de l'ami de la famille qui témoigne de façon sidérante.
Le film utilise en outre des astuces visuelles qui sont aussi originales que pertinentes, essentiellement dans des raccords de lieux, des passages d'une époque à l'autre ; et elles sont nombreuses car l'histoire n'est pas ramassée, elle est analysée sur la longueur de cette période d'une indicible souffrance.
La danse concourt aussi de façon déterminante à donner à ce film sa personnalité très singulière. Employée tantôt comme une partie " réaliste, intégrée " du récit, elle devient, à certains moments paroxystiques de la douleur, le moyen visuel de nous la faire voir et comprendre de façon transfigurée. L'une des (nombreuses) réussites du film sont les constants va-et-vient chronologiques qui " cassent " la nécessité d'un récit continu, ce qui permet surtout de montrer les moments essentiels. Ils sont très nombreux, parfois très fugitifs, et certains pleins d'humour.
Le film ouvre aussi à d'infinies méditations sur la résilience, sur le déni, sur la responsabilité de la justice, le rôle des aides psy, de l'amour en tant que moyen de dépassement des drames, de l'illusion aussi des refuges psychotropes et la culpabilité qui mure dans le silence.
Je me dois hélas, encore une fois, de déplorer le fait que le tax shelter soit au service d'une production, aussi remarquable soit-elle, mais qui n'en a ni besoin, ni intérêt.























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Berry républicain 2 décembre 2017



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