séance avec débat
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Bonne écoute.
Jean-Luc
Pendant la projection je n'ai cessé de penser aux influences de l'expressionisme allemand et sa volonté de « peindre l'angoisse » volonté clairement annoncée par Max le peintre du film si clairement inspiré par cette école. Et si l'image du jeune Siggi qui s'entoure de cadavres d'animaux dans cette maison abandonnée n'était qu'un tableau expressionniste où règne la peur et les fantômes du passé récent et du temps présent ? Image renforcée par la présence de Klaas, le grand frère déserteur, traumatisé par son passage sur le front, recroquevillé sur lui-même comme un oisillon apeuré.
Siggi qui sert de fusible, de punching-ball, intermédiaire recevant tous les coups produits par le choc entre l'expression de son parrain Max et l'oppression.de son père Jens. L'oppression d'un père policier, obéissant aveuglement aux autorités hitlériennes, car, pour lui, obéir c'est servir et devenir utile, quitte à renier ses propres enfants.
***** voir la note ci-dessous sur l'obéissance aveugle.
Perdre son identité pour se fondre dans la masse, garder à tout prix son image de serviteur idéal du système. Passer surtout inaperçu dans un gris blafard qui noie des vérités dérangeantes, la maison vidée de ses occupants, partis « pour une vie meilleure » le fils déserteur, déshonneur de la famille. Sa fille Hilke et Siggi, proches de Max, l'artiste décadent dont il faut détruire les oeuvres
C'est tout le contraire pour Max qui obéit à son devoir d'homme libre pour s'exprimer, s'opposer avec sa parole, sa peinture. Ses couleurs vives, criardes, qui hurlent la liberté, la défense de toutes les différences. Défendre sa peinture « dégénérée » au prix de sa vie s'il le faut.
Les spectateurs ont évoqué l'humilité et la vigilance lors du débat. Que chacun ait l'humilité de se poser la question de son propre positionnement face aux menaces de tout système totalitaire en place ou à venir. Se ranger, baisser les yeux ou résister ?
Que chacun reste vigilant car les discours haineux sont légion à travers le monde personne n'est à l'abri, nul besoin de citer des noms.
OBEISSANCE AVEUGLE
Dernière mise à jour : 03 novembre, 2017
Pourquoi une personne obéit-elle ? Jusqu’à quel point une personne peut-elle suivre un ordre qui va à l’encontre de sa morale ? Ces questions, parmi tant d’autres, peuvent peut-être être résolues au travers de l’expérience de Milgram (1963) ou du moins, c’était l’intention du psychologue.
Nous sommes face à l’une des expériences les plus connues de l’histoire de la psychologie, et l’une des plus
transcendantes du fait de la révolution que supposèrent ses conclusions dans l’idée que nous avions jusqu’alors de l’être humain. Il donna spécialement une explication très puissante pour comprendre pourquoi les bonnes personnes, dans certaines circonstances, peuvent devenir très cruelles. Etes-vous prêt-e-s à connaître l’expérience de Milgram ?
L’expérience de Milgram sur l’obéissance aveugle
Avant d’analyser l’obéissance nous allons mentionner la manière dont fut réalisée l’expérience de Milgram. En premier lieu, Milgram publia un article dans le journal pour rechercher des participant-e-s à une étude psychologique en échange d’une rémunération. Lorsque les sujets arrivèrent au laboratoire de l’université de Yale, on leur disait qu’ils étaient sur le point de participer à une recherche sur l’apprentissage.
De plus, on leur expliquait le rôle qu’ils allaient jouer dans l’étude : formuler des questions à d’autres sujets sur une liste de mots afin d’évaluer leur mémoire. En revanche…
En réalité, cette situation était fausse et était le moyen de cacher la véritable expérience. Le sujet pensait qu’il était en train de poser des questions à un autre sujet qui, en réalité, était un complice du chercheur. La mission du sujet était de questionner le complice sur une liste de mots qu’il avait préalablement mémorisée. Dans le cas où il réussissait, il pourrait passer à la question suivante ; dans le cas où il échouait, le sujet devrait envoyer une décharge électrique au complice du chercheur (en réalité, les décharges n’étaient pas appliquées mais le sujet était persuadé du contraire).
On expliquait au sujet que la machine à décharges comptait 30 niveaux d’intensité. A chaque erreur que l’infiltré commettait, il devait augmenter la force de la décharge d’un niveau. Avant de commencer l’expérience, on appliquait quelques décharges mineures au complice, qui simulait une certaine gêne.
Au début de l’expérience, le complice répondait correctement aux questions du sujet et sans aucun problème. Mais à mesure que l’expérience avançait, il commençait à échouer et le sujet était obligé de lui appliquer des décharges. La comédie du complice était la suivante : lorsque le niveau 10 d’intensité serait atteint, il devrait commencer à se plaindre de l’expérience et vouloir l’abandonner ; au niveau 15 de l’expérience, il refuserait de répondre aux questions et montrerait une opposition déterminée. Au niveau 20 d’intensité, il simulerait un évanouissement et dans le même temps l’incapacité de répondre à davantage de questions.
À tout moment, le chercheur incite le sujet à continuer l’expérience ; même lorsque le complice est évanoui, en considérant l’absence de réponse comme une erreur. Pour que le sujet ne tombe pas dans la tentation d’abandonner l’expérience, le chercheur lui rappelle qu’il s’est engagé à aller au bout de l’expérience et que toute la responsabilité de ce qui se passe est la sienne, celle du chercheur.
Désormais, je vous pose une question : Combien pensez-vous que de personnes soient arrivées jusqu’au dernier niveau d’intensité (un niveau de décharge auquel de nombreuses personnes mourraient) ? Et combien selon vous arrivèrent au niveau auquel le complice tomba dans les pommes ? Et bien, nous allons voir les résultats de ces « criminels obéissants ».
Les résultats de l’expérience de Milgram
Avant de réaliser l’expérience, Milgram demanda à certains de ses collègues psychiatres d’effectuer une prédiction des résultats. Les psychiatres pensèrent que la majorité des sujets abandonneraient à la première plainte du complice, qu’environ 4 personnes sur 100 arriveraient au niveau auquel l’évanouissement était simulé, et que seulement certains cas pathologiques, 1 sur mille, atteindrait l’intensité maximale (Milgram, 1974).
Cette prédiction fut totalement erronée, les expériences montrèrent des résultats inattendus. Sur les 40 sujets de la première expérience, 25 atteignirent la fin. D’autre part, environ 90% des participant-e-s arrivèrent au moins au niveau de l’évanouissement (Milgram, 1974). Les participant-e-s obéissaient au chercheur sur tous les points, bien que certains d’entre elleux montrèrent des niveaux élevés de stress et de rejet, iels continuaient d’obéir.
On répondit à Milgram que cette expérience pourrait être biaisée mais l’étude fut amplement répliquée avec des démonstrations et des conceptions différentes que nous pouvons consulter dans le livre de Milgram (2016) et toutes ces études ont montré des résultats similaires. Même un chercheur de Munich trouva des résultats étonnants : 85 sur 100 personnes atteignirent le niveau maximum de décharges (Milgram,
2005).
Shanab (1978) et Smith (1998), nous montrent dans leurs études que les résultats sont absolument généralisables à n’importe quel pays de culture occidentale. Malgré cela, il faut être prudent-e avant de penser que nous sommes face à un comportement social universel : les recherches transculturelles ne montrent pas de résultats concluants.
Conclusions à partir de l’expérience de Milgram
La première question que nous nous posons en voyant ces résultats est : Pourquoi les personnes ont elles obéi jusqu’à ces niveaux ? Il y a de multiples retranscriptions des conversations des sujets avec le chercheur. En elles, on observe que la majorité des sujets se sentaient mal vis-à-vis de leur comportement, donc la cruauté ne peut pas être motrice de leur comportement. Il se peut que la réponse se trouve dans « l’autorité » du chercheur, en qui les sujets relèguent réellement toute la responsabilité de ce qui arrive.
A travers les variations de l’expérience de Milgram, une série de facteurs affectant l’obéissance furent décelés :
• Le rôle du chercheur : la présence d’un chercheur vêtu d’une blouse, fait que les sujets lui attribuent une certaine autorité due à sa profession et pour cette raison, ils se montrent plus obéissants aux demandes de celui-ci.
• La responsabilité perçue : cela correspond à la responsabilité que le sujet croit avoir sur ses actes. Lorsque le chercheur lui dit que l’unique responsable de la recherche est lui et non le sujet, ce dernier voit sa responsabilité s’amenuiser et il lui résulte plus facile d’obéir.
• La conscience de la hiérarchie : les sujets ayant un fort sentiment de hiérarchie étaient capables de se voir supérieurs au complice, et inférieurs au chercheur ; ils devaient donc donner plus d’importance aux ordres de leur « chef » qu’au bien-être du complice.
• La sensation d’engagement : le fait que les participant-e-s se soient engagé-e-s à réaliser l’expérience leur rendait en quelque sorte impossible le fait de s’y opposer.
• La rupture d’empathie : lorsqu’une situation force la dépersonnalisation du complice, nous voyons que les sujets perdent l’empathie à leur égard et il leur résulte plus facile d’agir en obéissant.
Ces facteurs ne sont pas les seuls qui mènent une personne à obéir aveuglement à une autre personne, mais leur somme génère une situation dans laquelle l’obéissance devient très probable peu importe les conséquences. L’expérience de Milgram nous montre donc une fois de plus un exemple de la force de la situation qui nous fut présentée par Zimbardo (2012). Si nous sommes inconscient-e-s de la force de notre contexte, cela peut nous pousser à nous comporter d’une manière étant en inadéquation avec nos principes.
Les personnes obéissent aveuglement car la pression des facteurs précédemment mentionnés dépasse la pression que peut exercer la conscience personnelle afin de sortir de cette situation. Cela nous aide à expliquer de nombreux évènements historiques, comme le grand soutien de la dictature fasciste du siècle passé ou des succès plus récents, comme le comportement et les explications des médecins qui participèrent à l’extermination des juif-ve-s pendant la seconde Guerre Mondiale dans les procès de Nuremberg.
Le sens de l’obéissance
Chaque fois que nous faisons face à des comportements qui sortent de nos attentes, il est intéressant de se questionner sur leur cause. La psychologie nous apporte une explication très intéressante du phénomène de l’obéissance. Elle part du fait qu’une décision prise par une autorité compétente ayant l’intention de favoriser un groupe a des conséquences plus adaptées à ce groupe que si la décision était le produit d’une discussion de tout un groupe.
Imaginons une société sous le contrôle d’une autorité dans laquelle aucune intervention n’est possible face à une société dans laquelle une quelconque autorité est soumise à un jugement. En n’ayant aucun mécanisme de contrôle, logiquement, la première société sera beaucoup plus rapide que la seconde dans l’application de décisions : une variable très importante qui peut déterminer la victoire ou la défaite dans une situation de conflit. C’est également très lié à la théorie d’identité sociale de Tajfel (1974). Pour plus d’informations, cliquez ici.
En fait, que pouvons-nous faire face à l’obéissance aveugle ? Il se peut que l’autorité et la hiérarchie
soient adaptatives dans des contextes déterminés, mais cela ne légitime pas l’obéissance aveugle à une autorité immorale. Ainsi, un problème nous est posé, si nous parvenions à une société dans laquelle une quelconque autorité était remise en question, nous aurions une communauté saine et juste, mais elle tomberait face à d’autres sociétés avec lesquelles elle rentrerait en conflit pour sa lenteur dans la prise de décisions.
Au niveau individuel, si nous voulons éviter de tomber dans l’obéissance aveugle, il est important d’avoir à l’esprit que tout le monde est capable de tomber face à la pression d’une situation. Pour cela, la meilleure défense que nous possédons face à elles est d’être attentif-ve-s aux facteurs du contexte qui nous affectent ; ainsi lorsqu’ils nous dépassent, nous pourrons tenter de reprendre le contrôle et de ne pas déléguer une responsabilité qui nous correspond, aussi forte la tentation soit-elle.
Des expériences comme celles-ci nous aident à réfléchir sur l’être humain.Elles nous permettent de voir que les dogmes comme celui de voir l’être humain comme bon ou mauvais, restent loin de l’explication de notre réalité. Il est nécessaire de mettre en lumière la complexité de la conduite humaine afin de pouvoir comprendre ainsi les raisons de celle-ci. Connaître cela nous aidera à comprendre notre histoire et à ne pas répéter des attitudes déterminées.
Références bibliographiques
Milgram, S. (1963). Behavioral study of obedience. Journal of Abnormal and Social Psychology, 67, 371-378.
Milgram, S. (1974). Obedience to authority: An experimental view. New York: Harper and Row
Milgram, S. (2005). Los peligros de la obediciencia. POLIS, Revista Latinoamericana.
Milgram, S., Goitia, J. de, & Bruner, J. (2016). Obediencia a la autoridad : el experimento Milgram. Capitan Swing.
Shanab, M. E., & Yahya, K. A. (1978). A cross-cultural study of obedience. Bulletin of the Psychonomic Society.
Smith, P. B., & Bond, M. H. (1998). Social psychology across cultures (2nd Edition). Prentice Hall.
Tajfel, H. (1974). Social identity and intergroup behaviour. Social Science Information, 13, 65-93.
Zimbardo, P. G. (2012). El efecto Lucifer: el porqué de la maldad.
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https://www.centrepompidou.fr/fr/programme/agenda/evenement/RqzdcSS
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