JOURS DE FRANCE
film de Jérôme Reybaud avec Pascal Cervo, Arthur Igual... (2h20)
L’identité, la France, la rupture Paris-Province, la rencontre amoureuse en 2016,…
Je comprends qu’on soit un temps désarçonné par ce qu’on pourrait appeler un OCNI (objet cinématographique…), mais pas de doute, c’est bien du cinéma.
Difficile de le classer dans une catégorie ou un genre qui rendrait compte de l’essentiel. D’ailleurs ce n’est pas vraiment la préoccupation principale du réalisateur, qui donne volontiers carte blanche à quiconque entreprendrait de le faire.
Il y a de l’auberge espagnole dans ce film qui rayonne logiquement à partir du centre de la France et qui vire plutôt du côté de l’Italie. Vous serez servi si vous êtes sensibles à la poésie des paysages, qu’elle s’exprime à travers des photos magnifiques ou des mots envoûtants. On peut convoquer avec toutes sortes de bonnes raisons des étiquettes en apparence contradictoires, et peut-être qu’on les pensera complémentaires, comme naturalisme, surréalisme, humoristique, dramatique, comique, tragique, pathétique, grave, méditatif, profond, léger, homosexuel, universel, etc. Comme il vous plaira.
Les genres ? Road movie, bien sûr, mais aussi film psychologique, policier, de poursuite, à sketches, fantastique, de moeurs, social, et même politique, chantant la France (celle de Jean Ferrat, plutôt). On pense à tous les pays où, tant pour des motifs de sujet que de traitement de ce sujet, il serait immédiatement considéré comme subversif, banni et censuré. Comme un plaidoyer pour la tolérance, avec comme mot d’ordre : Rien d’humain ne m’est dérangeant.
Quant au réalisateur, puisque nous avons eu le privilège de le rencontrer, il est à l’image de son film, à la fois conforme à ce dernier et en décalage avec lui : intelligent et sensible, cultivé et naturel, mais rien d’un Sujet Réalisateur Non Identifié. Au contraire, très abordable, très monsieur tout le monde, et sympathique comme on aimerait tous l’être. Et puisqu’il aime les sonorités des noms de ville et de province, qu’il n’a pas manqué de citer Vierzon et le Berry, Vierzon connue parce que chantée par Brel, disons qu’il a un côté éminemment brélien en ce sens qu’il ne triche pas. Le film est bien un produit personnel qui vient des profondeurs et qui ne doit rien à un opportunisme vulgaire, c’est bien au sens noble du terme un film d’auteur, qu’on adhère ou non. Complexité d’un univers où on respecte – on aime- autant la modernité que le passé, la carte que le GPS, les noms propres d’anciennes provinces comme ceux d’enseignes commerciales contemporaines, le livre comme le portable, sans pour autant les confondre et les mettre sur le même plan. La tendresse envers les actrices qui ont droit aux tirades morceaux de bravoure, le personnage principal cantonné malgré son omniprésence dans une évidente transparence en est sûrement un autre indice. On ne sait pas bien ce qu’il fuit ou ce qu’il cherche dans cette errance, et on nous fait bien comprendre que cela n’importe pas. Plutôt la chasse que la prise…
Pour les références, la biographie et le travail antérieur du réalisateur engagent à penser à Philippe Jaccottet, mais un Charles Ferdinand Ramuz n’est pas loin même si on ne l’a pas évoqué. Certains spectateurs y ont vu du Bertrand Blier (Les Valseuses,…) ; même s’il n’en est pas familier. Et pourquoi pas Nelly Kaplan (La Fiancée du Pirate), ou plus antérieur Bunuel (Le charme discret de la bourgeoisie) ou encore Wim Wenders (Paris, Texas – Au fil du temps). Ou plus près de notre programmation Ciné Rencontres, Lulu femme nue. Quant à Paul Vecchiali, il n’est pas une référence ici revendiquée, sauf peut-être dans l’énergie et dans l’urgence. Besoin de pulsion énergique sans doute, chez un réalisateur qui revendique un tempérament plutôt tourné vers la lenteur.
Mais à ce compte-là, on referait vite le film. Dans la librairie issoldunoise, on évoquerait Maurice Lachâtre autant que Paterne Berrichon, et dans la poésie de l’onomastique on convoquerait en plus La Recherche du temps perdu de Marcel Proust. Mais on aurait mauvaise grâce à rallonger artificiellement un film qui dure déjà 2h20 et qui ne retient par principe que le nécessaire. Difficile alors de passer au deuxième film ? Peut-être, mais ce n’est pas notre problème. Le nôtre, c’est plus confortablement d’attendre avec sérénité, et ensuite d’accueillir avec sympathie.
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