CHEZ NOUS
Drame de Lucas Belvaux (France, Belgique, 2017, 1h 58min).
Une infirmière sympathique des Hauts-de-France sollicitée par un parti d’extrême droite.
Front national, engagement politique, embrigadement, élections municipales,…
D’une façon assez évidente le film appelle à la comparaison avec le célèbre Dupont Lajoie d’Yves Boisset, tout en ayant à l’esprit que les différences sont au moins aussi significatives que les ressemblances.
Du côté de la violence du parti, le Blok, il faut parler de permanence. Les nouveaux habits du parti, en passant du père à la fille, ne changent pas le moine qui les porte. C’est l’un des premiers messages de ce film qui n’est pas qu’à thèse, mais qui l’est un peu quand même…
L’idée d’une résilience, qu’elle soit individuelle, avec le membre du commando fasciste qui cherche à se persuader lui-même de la possibilité, sinon d’une rédemption, du moins d’une amnistie fondée sur l’oubli, ou qu’elle soit collective, quand on voit les efforts de communication en direction d’une apparence toujours acceptable, tout cela est cassé impitoyablement et sans grande ambiguïté par le scénario.
La grande différence avec Boisset, c’est d’abord un changement d’époque. On est entré dans un monde où les deux extrémismes se radicalisent parallèlement, comme un moteur à deux temps alimenté par deux haines opposées. Or sur ce plan le réalisateur joue la dissymétrie. Si le Blok est bien fustigé, en face la violence est largement euphémisée. Les caïds de banlieue, peu nombreux sur leur banc, sont peut-être provocateurs, mais ne sont pas d’aspects bien terribles. Ils ne saccagent pas la voiture, n’agressent pas sa propriétaire venue les soigner comme on le voit si souvent dans nos médias ou comme c’était le cas dans le film Divines, mais se contentent d’utiliser une sorte de liquide savonneux pas bien agressif a priori. L’adolescente qui défend le voile ne voit pas d’autre inconvénient aux pressions qu’elle subit que les garçons qui peuvent la siffler, comme c’est traditionnellement le cas, et comme ils le feraient de toute façon simplement, selon elle, si elle n’en portait pas. Elle ignore manifestement le combat de Ni putes ni soumises, entre autres. La femme que le mari maintient sous sa coupe en l’empêchant de se soigner est déclaré quand même « gentil »… Bref, on a une cité Bisounours où l’on n’invite pas à s’interroger longtemps sur la déferlante de ceux qui réussissent immédiatement à faire fuir le commando pourtant brutal et sur-armé du Blok. Pas question de radicalisme religieux ni de trafiquants de drogue protégeant leur territoire. C’est pourtant cela qui semble bien avoir changé entre la France du milieu des années 70 dépeinte par Yves Boisset et celle de maintenant. Dans l’interview du réalisateur qui a suivi la projection du film, celui-ci déclarait avoir été à la recherche approfondie, car avec plus de temps que dans le cadre d’un reportage, de l’étonnant succès électoral d’un parti pourtant peu en accord a priori avec les valeurs de notre histoire, celles des Lumières et des Droits de l’Homme. Pas sûr qu’il ait frappé aux bonnes portes, ni même qu’il ait été informé des raisons d’un état d’urgence en France qui a la fâcheuse tendance à se prolonger. Sur ce plan pourtant, on ne peut pas dire que sa Belgique natale soit passée sous les radars de l’actualité.
Du côté de la violence du parti, le Blok, il faut parler de permanence. Les nouveaux habits du parti, en passant du père à la fille, ne changent pas le moine qui les porte. C’est l’un des premiers messages de ce film qui n’est pas qu’à thèse, mais qui l’est un peu quand même…
L’idée d’une résilience, qu’elle soit individuelle, avec le membre du commando fasciste qui cherche à se persuader lui-même de la possibilité, sinon d’une rédemption, du moins d’une amnistie fondée sur l’oubli, ou qu’elle soit collective, quand on voit les efforts de communication en direction d’une apparence toujours acceptable, tout cela est cassé impitoyablement et sans grande ambiguïté par le scénario.
La grande différence avec Boisset, c’est d’abord un changement d’époque. On est entré dans un monde où les deux extrémismes se radicalisent parallèlement, comme un moteur à deux temps alimenté par deux haines opposées. Or sur ce plan le réalisateur joue la dissymétrie. Si le Blok est bien fustigé, en face la violence est largement euphémisée. Les caïds de banlieue, peu nombreux sur leur banc, sont peut-être provocateurs, mais ne sont pas d’aspects bien terribles. Ils ne saccagent pas la voiture, n’agressent pas sa propriétaire venue les soigner comme on le voit si souvent dans nos médias ou comme c’était le cas dans le film Divines, mais se contentent d’utiliser une sorte de liquide savonneux pas bien agressif a priori. L’adolescente qui défend le voile ne voit pas d’autre inconvénient aux pressions qu’elle subit que les garçons qui peuvent la siffler, comme c’est traditionnellement le cas, et comme ils le feraient de toute façon simplement, selon elle, si elle n’en portait pas. Elle ignore manifestement le combat de Ni putes ni soumises, entre autres. La femme que le mari maintient sous sa coupe en l’empêchant de se soigner est déclaré quand même « gentil »… Bref, on a une cité Bisounours où l’on n’invite pas à s’interroger longtemps sur la déferlante de ceux qui réussissent immédiatement à faire fuir le commando pourtant brutal et sur-armé du Blok. Pas question de radicalisme religieux ni de trafiquants de drogue protégeant leur territoire. C’est pourtant cela qui semble bien avoir changé entre la France du milieu des années 70 dépeinte par Yves Boisset et celle de maintenant. Dans l’interview du réalisateur qui a suivi la projection du film, celui-ci déclarait avoir été à la recherche approfondie, car avec plus de temps que dans le cadre d’un reportage, de l’étonnant succès électoral d’un parti pourtant peu en accord a priori avec les valeurs de notre histoire, celles des Lumières et des Droits de l’Homme. Pas sûr qu’il ait frappé aux bonnes portes, ni même qu’il ait été informé des raisons d’un état d’urgence en France qui a la fâcheuse tendance à se prolonger. Sur ce plan pourtant, on ne peut pas dire que sa Belgique natale soit passée sous les radars de l’actualité.
Rappel: Divines était notre premier film de la saison.
https://cinegraphe.blogspot.fr/2016/09/divines.html
Etonnamment, pour nous, le nom d’Agnès Dorgelle évoque spontanément celui de Roland Dorgelès, l’auteur des Croix de Bois. C’est évidemment une fausse piste, ce collaborateur ne l’étant guère que du Canard Enchaîné! Il faut sans doute se tourner plutôt du côté de l’histoire et de la politique belge pour trouver des rapprochements plus pertinents.
Léon Degrelle (15 juin 1906 à Bouillon, Belgique – 31 mars 1994 à Malaga, Espagne) était un écrivain, journaliste et directeur de presse au sein de la mouvance catholique belge. Il entama ensuite une carrière politique, en fondant le mouvement Rex, au départ parti nationaliste proche des milieux catholiques, qui devint rapidement un parti fasciste, puis durant la Seconde Guerre mondiale, se rapprocha du national-socialisme, pour finir dans la collaboration avec l'occupant allemand.
Pendant sa scolarité au collège, il découvre la pensée de Charles Maurras, dont il devient un fervent partisan et « dont il retient essentiellement l'antiparlementarisme et le culte de la monarchie ». En raison de sa proximité avec l'Action française, Degrelle conçoit également une profonde admiration pour l'œuvre de Léon Daudet, et « c'est de toute évidence à son contact qu'il acquiert son style polémique et vigoureux ». En 1924, à dix-huit ans, Degrelle entame des études de droit à la faculté catholique de Namur : c'est durant cette première année universitaire qu'il organise une vigoureuse campagne de soutien à Maurras, en réponse à un sondage lancé par les cahiers de la jeunesse catholique sur la question « parmi les écrivains des vingt-cinq dernières années, lequel considérez-vous comme votre maître ? ». La campagne est particulièrement efficace et Maurras arrive largement en tête des votes.
Combattant sur le front de l'Est avec la 28e division SS Wallonie, il termina la guerre en tant que SS-Sturmbannführer et Volksführer der Wallonen. Exilé en Espagne en 1945 et naturalisé en 1954, il y vécut près de cinquante années en construisant sa propre légende et s'érigeant comme un ardent défenseur du nazisme et des thèses négationnistes. Il s'imposa comme une référence de l'extrême droite.
Le Vlaams Belang (« Intérêt flamand »), qui s'appelait Vlaams Blok (« Bloc flamand ») jusqu'au 15 novembre 2004, est un parti politique d'extrême droite et nationaliste flamand.
Le 14 novembre 2004, lors d'un congrès réuni à Anvers, le Vlaams Blok se dissout et refonde un nouveau parti avec les mêmes personnes et essentiellement le même programme : le Vlaams Belang.
Le congrès faisait suite à la décision de la Cour de cassation de Belgique, le 9 novembre, de confirmer un précédent arrêt de la cour d'appel de Gand, le 21 avril 20044, qui condamnait pour racisme et xénophobie plusieurs associations « proches » du Vlaams Blok : Vlaamse Concentratie (VC), Nationaal Vormingsinstituut (NV) et Nationalistische Omroepstichting (NOS), à de lourdes amendes pénales et risquait d'entraîner, à court terme, une mise hors-la-loi du parti lui-même. En effet, la loi dit qu'un parti que la justice qualifie de « raciste » peut se voir priver de sa dotation publique. Or le VB ne pouvait prendre le risque de voir ainsi s'échapper une partie non négligeable de ses finances.
Le parti change donc de nom, tout en conservant les mêmes initiales (VB) et les mêmes couleurs, le noir et le jaune, qui sont celles de la Flandre. En prévision de l'arrêt du 9 novembre, qui était attendu, le parti avait préalablement modifié ses statuts, renonçant à demander « le renvoi vers leur pays [d'origine] de larges groupes d'immigrés non-européens », et fait désormais campagne pour une non-acceptation de ceux qui « rejettent, nient ou combattent notre culture ».
Léon Degrelle, passé des jeunesses catholiques au nazisme, passionnément admiré par Robert Brasillach. |
Bien entendu, on parle du rôle, absolument pas de l'acteur lui-même! |
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