lundi 12 décembre 2016

LA FILLE DE BREST

Onzième séance avec débat






LA FILLE DE BREST 

Film français d'Emmanuelle Bercot avec Sidse Babett Knudsen. (2h08)





VENDREDI 9 DECEMBRE (CINE DEBAT)
20H30

Médicaments, industrie pharmaceutique, les profits aux dépens de la santé et de la vie humaines,… 
Le combat d’une pneumologue contre les dangers du Mediator.


Il y eut comme une hallucination collective dans la mise en place de la séance. Certains étaient persuadés que j’avais envoyé deux mails à horaires différents, l’un à 20h et le second à 20h30. Or il n’en était rien (j’ai vérifié), et tout ce qui est venu de Ciné Rencontres portait bien la mention 20h30, à savoir les deux mails, clui du mardi 6 comme celui du qui annonçait en outre notre prochaine sortie, les deux pages du blog (présentation du programme et annonce de la séance), et enfin une cinquième indication en ce même sens de la part du Berry républicain du 8 décembre. Mais le petit flyer bleu du Ciné Lumière, et lui seul, présentait l’horaire de 20h, ce qui démontre par ailleurs sa réelle influence. 
Les images suivantes n’ont pas pour but de prouver une illusoire infaillibilité de notre part (j’ai fait bien des erreurs et j’en ferai bien d’autres !), mais j’en profite pour rappeler des informations encore d’actualité, notamment sur notre projet de sortie, ou sur la suite de notre programme jusqu’aux vacances de Noël. 











Cela dit, l’essentiel vint après avec le début de la séance. Dès la présentation, un admirateur enthousiaste (quoique un peu bourru !) de nos présentations a fait savoir à tout le monde qu’il me situait résolument dans la catégorie des êtres supérieurs tout à fait capables de produire des présentations intelligentes sur commande. Je l’ai remercié comme il le méritait, mais je lui ai fait comprendre que c’était très exagéré d’attendre cela de ma part. J’espère surtout ne pas trop l’avoir déçu par la suite. Mais comme il n’y eut aucune plainte, on peut penser qu’effectivement ce fut bien le cas… 
De toute façon, c’est surtout désormais sur notre public très averti qu’il faut compter pour assurer la qualité et la variété des débats. On a même eu la chance d’avoir un expert (ça nous arrive régulièrement ces temps-ci, et on souhaite bien sûr que ça dure) en la personne d’un médecin qui nous a éclairé sur les commissions d’experts. Il est d’autant plus difficile d’éviter les conflits d’intérêts que les domaines où il faut faire preuve d’expertise est pointu (ils travaillent forcément pour l’un ou l’autre des grands laboratoires). Point positif cependant : le changement de nom de l’instance de contrôle n’est pas de pure façade, et si les abus ne sont pas tous évités ni évitables, il semble bien qu’un progrès sensible ait néanmoins été accompli depuis la dénonciation de ce scandale.

Le film fonctionne bien comme un thriller, et la mise en scène sert parfaitement cette intention. Cela nous a rappelé un film de cette année sur la presse et l’Eglise que nous avons vu en début d’année, et nous avions tous le titre sur la langue, jusqu’à ce qu’un adhérent à la mémoire affûtée nous le retrouve : Spotlight.




La forme est donc à la hauteur de son sujet. Dans les deux cas, il faut allier rigueur et humanité. On entend : « J’aime bien les chiffres, c’est carré », et les dossiers médicaux se doivent d’être parfaitement argumentés. D’un autre côté, si l’héroïne repart au combat après un profond découragement, c’est bien grâce aux qualités humaines exceptionnelles de son mari dont le soutien est exemplaire. 

Alors Jean-François à juste titre a attiré l’attention sur la performance de l’actrice. Sidse Babett Knudsen (le « d » ne se prononce pas) en effet rend à merveille l’énergie d’Irène Frachon, en ajoutant à notre Bretonne un charme danois particulièrement sensible dans les expressions qu’elle emploie. Elle que rendit célèbre son incarnation de l’énergique première ministre danoise Birgitte Nyborg dans la série Borgen est ici dans un registre peu différent, avec alternance de volontarisme en milieu hostile et de grande sensibilité dans son cadre intime. Il est possible aussi que les connotations de rigueur en matière d’éthique publique dans les pays du nord ait été exploité par la réalisatrice. Eva Joly est citée. 

On a également relevé le vrai/faux happy end : bien sûr elle obtient une reconnaissance retentissante de son action, mais à ce jour aucune victime n’a encore touché la moindre indemnité. 

Curiosité
Le Figaro en pointe dans le combat citoyen contre les puissances d’argent ?… Un journal qui «nous avait habitué à plus de prudence bourgeoise» (Jacques Servier).


Débat moral et calomnies 
L’altruiste serait en réalité une égoïste ?...  Il y aurait au moins ambiguïté, et un certain désir de se faire mousser ? Mais pas ici. 
Peut être le cas ailleurs : l’impossible pureté du lanceur d’alerte… On peut aussi avoir affaire à un irresponsable ou à un malveillant qui salit maladroitement toute une entreprise ou une institution. On a connu aussi des fausses rumeurs. 
Mais une chose paraît certaine : les lois existantes sont bien plus efficaces pour protéger les secrets industriels que les lanceurs d’alertes.

  



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